Le Canal de Nantes à Brest en 3 journées éprouvantes !
C'est bien beau d'avoir de beaux vélos, encore faut-il les tester grandeur nature pour voir ce qu'ils ont dans le ventre (et nous aussi …). Nous avons donc choisi de suivre le canal qui relie Nantes à Brest en 3 journées. Cette balade de 360kms qui d'ordinaire est adaptée à tous nous a donné du fil à retordre. La date étant déterminée depuis longtemps, nous ne pouvions prévoir que la tempête Zeus allait nous faire vivre 3 journées pour le moins éprouvantes !
Journée 1, lundi 06/03 : du vent, du vent et encore du vent...
Nous sommes partis vers 10h de Sautron direction Malestroit, où nous attendaient Daniel et Isabelle, nos hôtes rencontrés sur le site Warmshower. Nous avons emporté une partie de notre matériel stocké dans les 3 sacoches arrière (nous n'avions pas besoin des sacoches avant).
Dès notre départ et ce jusqu'à notre arrivée à Malestroit, nous avons lutté contre les rafales de vent à plus de 100 km/h nous obligeant à faire des écarts conséquents. La pluie nous a un peu arrosé pour couronner le tout ! Nous avons rejoint le canal à Blain puis franchi les nombreuses écluses longeant le canal jusqu'à Redon. A Redon, il commençait à faire nuit donc nous avons préféré continuer jusqu'à Malestroit par la route.
Nous sommes arrivés à Malestroit à 20h30 après 120kms où nous attendaient Daniel, Isabelle et leur fils Mathis dans leur clio blanche. Et là pour nous achever, 1km de montée, je dirais à 8%, pour arriver à leur maison.
À peine arrivés, Isabelle nous a servi une délicieuse soupe de légumes puis du boudin aux pommes accompagné d'un jus de pommes maison ! Quel accueil ! C'est la 1ere fois qu'ils accueillaient du monde avec Warmshower et pour nous aussi c'était notre 1ère. Amateurs de vélo, Daniel et Mathis (13 ans) vont traverser les USA cet été à vélo entre Boston et San Francisco soit 6000 kms. Nous avons pas mal échangé à propos du matériel et du voyage en général. Une superbe rencontre.
Après une bonne douche chaude et quelques étirements nous filons nous coucher pour repartir en forme le lendemain.
Journée 2, mardi 07/03 : de la pluie, des arbres couchés et encore de la pluie...
La 2ème journée à sûrement été la plus éprouvante. Au réveil les jambes sont lourdes et les premiers coups de pédale douloureux. Partis à 10h30 de Malestroit nous avons longé le canal pendant 4h sous une pluie fine mais persistante qui nous a détrempés. De plus, nous avons subi les dégâts de la tempête de la veille puisqu’au total 300 arbres se sont retrouvés couchés sur le halage. Nous avons du passer au dessus d’une quinzaine d’immenses troncs avant de renoncer au halage et d’emprunter la route. Entre 11h et 12h nous avons avancé de 5kms, ce n’était plus possible. A un endroit où le tronc était infranchissable nous avons dû contourner en passant dans un champ inondé et traînant nos vélos recouverts de boue !! C’était l’arbre de trop ! La journée s’est donc poursuivie sur la route.
L’objectif était d’aller jusqu’à Carhaix-Plouguer mais nous nous sommes vite rendu compte que c’était un peu trop ambitieux.... Nous avons donc décidé de nous arrêter à Rostronen 20kms plus proche. Arrivés vers 20h (après 115 km de vélo) nous cherchions de l’eau pour faire cuire nos pâtes avec notre réchaud (de compétition) et un emplacement où poser la tente. Et là, la chance nous a souri. Nous sommes tombé sur Antonin et Marie, un jeune couple habitant une maison qui a nous a proposé de planter la tente dans son jardin. Une fois la tente en place, Antonin est venu « toquer à la porte » pour nous proposer de profiter d’une douche chaude et de venir partager l’apéro ! Impossible de refuser ! Encore une fois nous avons été accueillis à bras ouverts et par pur hasard. Nous testons le réchaud en préparant de délicieuses pâtes au pesto accompagnées de sardines à l’huile. La nuit dans notre nouvelle tente se passe super bien. Nos chaussures et nos vestes restent toute la nuit près du feu dans la maison de nos hôtes pour sécher.
Journée 3, Mercredi 08/03 : Grand ciel bleu, 35°C … Le mauvais temps c'est dans la tête !
Première nuit passée sous la tente ! Quel bonheur, nous avons de la place, on ne regrette pas d’avoir pris une trois places. Après un café préparé par Marie, nous enfourchons nos vélos avec fougue et passion (ou plutôt obligation et mal aux fesses) et prenons la direction de Brest.
Bon, vu que nous sommes un peu têtus et malgré les déboires de la veille, on se dit « Si on retentait le canal ?! ». Ce n’est pas peu fiers que nous allons réussir à rouler le long du canal et sans une embûche pendant … 10 km ! L’un des gars chargés de remettre le canal en état nous confirme qu’il faut emprunter la route, le halage étant totalement impraticable. Les dégâts seraient comparables à la tempête de 1987 (ça on ne peut pas vous le dire, on est trop jeune, ou vous trop … enfiiiin bref ;-) )
La journée est rythmée par les bourrasques de vents, le crachin et de temps en temps un joli et épais brouillard à couper au couteau. Les kilomètres défilent lentement au compteur, la fatigue des jours précédents se fait sentir. Nous nous relayons souvent pour prendre la tête afinde permettre au second de s’économiser un peu.
16h30, nous venons d’arriver à Sizun, il reste 35 kms environ. Nous nous arrêtons prendre un café pour nous réchauffer, le bar étant en panne d’électricité depuis 2 jours, nous prendrons donc deux rafraîchissements ! 17h15 nous repartons et arriverons (après s’être lamentablement égarés sur un sentier VTT bien boueux) vers 20h chez Marie et François.
Nous nous sommes également rencontrés sur le site WarmShower. C’est une soirée très conviviale que nous avons passée autour d’un plat de pâtes carbo salvateur ! Le couple est passionné de voyages et de voile. Nous avons pu profiter de leur expérience et conseils.
Le prochain défi de François c’est de rejoindre en vélo le Kazakhstan où vit l’un de ses amis. Départ prévu courant 2018, nous lui souhaitons un bon entraînement.
Le retour à Nantes !
François nous a gentillement déposés à la gare le lendemain matin. 8h17 nous prenons le premier train Brest-Rennes, puis Rennes-Nantes. Encore un petite quinzaine de kms et nous voila arrivés à la maison. Nous terminerons par une petite séance de nettoyage !
Le Debrief !
Les Conditions météo : On a pu prendre pleinement conscience de l'impact de "Mère Nature" sur nos performances et la fatigue.
La moyenne journalière : 120 kms par jours ça fait beaucoup. On est bien loin de la moyenne 18-20 kms/h espérée ... Concernant le futur périple, les deux frères ne sont pas d'accord (il faut bien que ça arrive de temps en temps quand même). Jérémy pense plus à une moyenne de 12km/h alors que Vincent lui table sur une moyenne supérieure à 15km/h. Peu importe de tout manière, il va falloir pédaler !
L'équipement pluie : Bon même si c'était prévu, la météo pendant ces 3 jours a fini de nous décider. C'est sur on va investir dans un poncho, ainsi que des sur-gants et sur-chaussures.
Le réchaud : Nous l'avons testé simplement avec du gaz pour le moment, il est top, mais sacrément bruyant !!!
L'itinéraire : A cause de la météo nous avons du changer un peu l'itinéraire, et honnêtement rien ne vaut une bonne vieille carte et suivre les panneaux de signalisation ... parce qu'improviser avec Googlemaps ça fini vite dans les sentiers VTT.
Vous souhaitez faire le canal de Nantes à Brest ? Voici nos petits conseils ...
1-Essayez de faire ça en dehors d'une Tempête ... ni des jours qui suivent !
2- 5 jours minimum (prévoir plus si vous avez des enfants). L'idée c'est de profiter et prendre le temps. Les berges sont bien aménagées, pic-nic, sieste, ... =)
3-Très prisé l'été, les mois de juin et septembre peuvent être une bonne alternative.
4- Le retour en train. Les vélos sont acceptés dans les trains, mais ATTENTION à la place. En période de forte affluence cela peut être plus compliqué. Renseignez vous à l'avance, d'ailleurs un surcoût peut s'appliquer (dans notre cas 10€/vélo pour la partie TGV)
Remerciements
Pour votre accueil et votre bienveillance, Isabelle, Daniel et Mathis ; Marie et Antonin ; Marie et François.
Aux inconnus qui se sont arrêtés car nous avions l'air paumés.
Aux Bretons curieux pour leurs encouragements chaleureux.
